Depuis 2001, le prix de l'uranium a été multiplié par plus de cinq, à un rythme inégalé et pour atteindre des niveaux qui n'avaient pas été constatés depuis les années 70. L'industrie de l'uranium a donc connu un regain d'activité, mettant un terme à plus de vingt ans de stagnation relative. En 2004, les dépenses mondiales de prospection ont augmenté de près de 20 % par rapport à 2002. Globalement, les quantités de ressources ont augmenté depuis deux ans, démontrant que la hausse des prix de l'uranium commence à avoir un impact. Si l'on se réfère aux périodes d'intense prospection antérieures, la progression spectaculaire des dépenses de prospection enregistrée récemment devrait entraîner un élargissement de la base de ressources en uranium. En 2004, l'Australie, le Kazakhstan et la Namibie ont enregistré une forte augmentation de leur production (de plus de 30 %), le Brésil, le Niger, la Fédération de Russie et l'Ouzbékistan, des progressions plus modestes (de 5 à 15 %). Par ailleurs, l'Australie, le Canada et le Kazakhstan prévoient d'importantes hausses de leur production future. Or ce développement étendu et très dynamique de la capacité de production pourrait fortement modifier la relation entre l'offre et la demande par rapport aux dernières années, sous réserve que les centres prévus soient construits dans les délais et tournent à plein régime. À l'évidence, l'industrie de l'uranium vit des changements importants, propulsés par les récentes hausses des prix de l'uranium.
Le « Livre rouge », établi conjointement par l'Agence de l'OCDE pour l'énergie nucléaire et l'Agence internationale de l'énergie atomique, est un ouvrage de référence de notoriété mondiale. Il se fonde sur des données officielles communiquées par 43 pays. Cette 21e édition présente les résultats d'un examen approfondi de l'offre et de la demande d'uranium au 1er janvier 2005, assorti d'un état statistique de l'industrie mondiale de l'uranium, notamment de la prospection, des ressources, de la production et des besoins des réacteurs. Elle est enrichie de nombreuses informations nouvelles en provenance de tous les grands centres de production d'Afrique, d'Australie, d'Asie centrale, d'Europe orientale et d'Amérique du Nord. Elle contient en outre des projections de la puissance nucléaire installée et des besoins des réacteurs en uranium jusqu'en 2025 ainsi qu'une analyse de l'offre et de la demande d'uranium à long terme.