Communiqué de presse
Paris, le 7 juillet 2000

English

Le maintien des compétences dans le domaine nucléaire au 21ème siècle

Dans son rapport annuel 1999 publié ce jour, l'Agence pour l'énergie nucléaire (AEN) observe que l'avenir de l'énergie nucléaire dépendra d'un certain nombre de facteurs techniques, environnementaux, économiques, sociaux et politiques. Il y avait en 1999 un total de 348 tranches électronucléaires en exploitation dans les pays de l'OCDE, assurant près du quart de la production totale d'électricité. Cependant, l'énergie nucléaire demeure un sujet de controverse et de débat de société. Dans deux pays Membres, il a été décidé au plan politique d'entreprendre l'abandon progressif de la production d'énergie nucléaire.

La détermination de moyens permettant de maintenir à l'avenir les compétences requises dans le domaine nucléaire a donc été au centre des travaux de l'AEN en 1999. Un certain nombre d'experts chevronnés vont quitter ce secteur au cours de la prochaine décennie, et des formations en génie nucléaire ont commencé à disparaître à mesure que les carrières dans le domaine de l'énergie nucléaire perdent de leur attrait. Une réunion de travail s'est tenue au cours de l'année afin d'étudier ce problème et de concevoir de nouvelles méthodes permettant de recruter, former et conserver du personnel dans le secteur de la sûreté nucléaire, et de maintenir une masse critique de compétences tant dans l'industrie que dans les organismes réglementaires. L'AEN a en outre axé spécifiquement son attention sur la situation en matière d'enseignement et de formation dans le domaine nucléaire et a établi un rapport comportant des recommandations adressées aux pouvoirs publics et à l'industrie en vue de prévenir une pénurie possible de compétences nucléaires à moyen et à long terme.

Parallèlement, les répercussions de la baisse du financement de la recherche en matière de sûreté nucléaire et de la fermeture inopportune d'importantes installations de recherche ont fait l'objet d'études au cours de l'année considérée. Des recommandations ont été formulées concernant l'organisation de centres d'excellence dans certains domaines, où des moyens et des équipes d'experts pourraient être maintenus en vue de garantir la disponibilité durable des connaissances avancées requises pour les futurs programmes de sûreté nucléaire.

Dans ce contexte, l'AEN a pris des mesures en vue de mettre en commun les compétences spécialisées et l'infrastructure technique disponibles en matière de R-D auprès de ses pays Membres, afin d'entreprendre de nouveaux projets internationaux de recherche liés à la sûreté, tels que le projet CABRI en France portant sur le combustible nucléaire à taux de combustion élevé et le Projet PLASMA relatif à la surveillance des centrales nucléaires, réalisé en collaboration par des organismes japonais, hongrois et le Projet de réacteur de Halden de l'OCDE.

La déréglementation du marché de l'énergie nucléaire et de l'électricité et les questions de développement durable ont aussi figuré en bonne place parmi les préoccupations de l'AEN. Une réunion à l'intention des responsables de la politique énergétique, organisée conjointement par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et l'AEN, s'est penchée sur les questions soulevées par les tendances actuelles de l'électronucléaire dans les pays de l'OCDE. Une étude sur la réduction des coûts en capital des centrales nucléaires, publiée au cours de l'année, a conclu que des gains économiques notables pourraient être obtenus grâce au progrès technologique, à une meilleure gestion des projets et à un certain nombre de mesures spécifiques.

Un large dialogue a été instauré et des orientations ont été proposées concernant l'évolution future du système international de radioprotection, compte tenu notamment de la pression accrue exercée par la société civile qui réclame une limitation des risques pour les êtres humains et l'environnement et veut être plus largement associée au processus de décision en matière de radioprotection. L'AEN a diffusé une stratégie de gestion et de communication en cas d'urgence nucléaire fondée sur plusieurs années d'expérience dans la conduite d'exercices internationaux dans ce domaine.

La poursuite du recours à l'énergie nucléaire exige une gestion sûre des déchets radioactifs. Une nouvelle étude dressant le bilan de l'évolution en matière d'évacuation dans les formations géologiques au cours de la décennie écoulée a conclu que la technologie est suffisamment parvenue à maturité pour être mise en œuvre, mais que des progrès doivent encore être réalisés dans l'acquisition de la confiance nécessaire et dans le traitement des aspects éthiques et politiques de la question. Au cours de l'année considérée, l'AEN a procédé à des examens critiques des plans et programmes nationaux de gestion des déchets radioactifs du Japon et du Royaume-Uni.

1999 AEN Rapport annuel


Questions des médias :

  • Écrire à :
  • Suivez-nous : @OECD_NEA
  • Tel. : + 33 1 45 24 10 10
Top